Ceux qui seront prêts... la fin

Remarque: pour ceux qui n'ont qu'une vague idée de ce qu'est un eBook, cliquez ICI.

ELBV:
Quelle est la politique de LIBOOK?

SP:  Nous nous positionnons en tant que diffuseur et pas en tant qu'éditeur.  Je voulais du volume. Certains éditeurs comme Egotika et Numeriklivres ont développé leur propre plate-forme de vente: ils poussent les livres, il y a un module d'achat, ils ont leur bibliothèque, leurs séminaires, etc...

C'est une voie qu'on n'a pas prise, pourtant, à l'époque, j'avais les développeurs en interne avec différentes sociétés de service que je possède. Mai j'ai fait ce choix: je ne veux pas être chez un ou chez l'autre (Amazon, IBookStore,...) Je veux que quand on fait une recherche sur Google, on trouve LIBOOK.  Si on fait ça nous même, je vais récupérer sur les royalties puisque ça reste en interne, mais je vais devoir tripler ou quadrupler le job de Fred pour mettre en avant cette plate-forme.  Alors qu'Amazon fait tout ce travail: personne ne peut se battre contre Amazon.

Ils vendent de tout chez Amazon, pas que des eBooks ou le matériel pour le lire.

Je suis dans l'e-commerce avec différentes sociétés: des vêtements de sport, des produits de beauté, des parfums. Je suis établi ici à Liège Bierset et je couvre toute l'Europe. On a des entrepôts et on envoie partout. C'est déjà une grosse structure et pourtant, on se bat contre un truc trop gros pour nous qui est Amazon. 

Amazon fait tout: vous pouvez même acheter de l'adoucissant sur Amazon. Il n'y a rien à faire, ils ont l'avantage du poids et de la taille et ils peuvent se permettre de mettre en vente de nouveaux produits alors que pour nous, cela revient trop cher.

Alors, autant profiter de ça, même si ça nous coûte. Ca coûtera de toutes façons moins que de lancer notre plate-forme.

Amazon moi je voulais y être même si personne n’y croyait

ELBV: Ca c'est pour Amazon, et pour l'iBookStore?

SP: Beaucoup de gens veulent être sur iBookStore parce qu'ils pensent iPad, iPhone. iPad, c'est 40% du marché en terme de lecture numérique aux Etats-Unis: 20% sont sur iBookStore et les 80 autres % lisent sur navigation Kindle des eBooks qu'ils sont allés acheter sur Amazon.  En étant sur Kindle, LIBOOK est partout.

ELBV: Pour nos lecteurs, il faut donc repréciser que Kindle est une liseuse électronique mais également un programme informatique de lecture que vous pouvez installer sur tous les supports: Samsung, Blackberry, ordinateur, iPhone et iPad, bref, partout.

Vous pouvez le télécharger ICI.

SP: Pour mettre un eBook sur iBookStore, c'est vraiment lourd. Ca prend 10 jours ouvrables de relecture et ensuite pour êtes mis au courant qu'il y a une erreur.

Quand je dis erreur, ça peut-être trivial, comme une police de caractère qui est à 10 alors que le reste du texte est à 12 avant.  On a même eu une erreur sur un blanc: un blanc qui était à 10 et le reste à 12, un espace oublié entre un titre et un paragraphe. On s'est fait recaler. Ca nous a déjà pris deux heures pour comprendre ce qu'ils voulaient nous dire. On a eu un débat d'une demi-journée pour finir par le changer. On l'a fait et puis 10 jours ouvrables après, on a reçu un avis qu'on avait une erreur quatre pages plus loin.  C'était donc bien ça.   Au coût horaire, ça revient cher la faute.

ELBV: Vous allez abandonner alors?

SP: Non, et je vais vous expliquer pourquoi. Le vrai souci de l'e-commerce ici en Europe, c'est la carte de crédit. Peu de gens ont une carte de crédit et encore moins de gens l'utilisent sur Internet. Il y a toujours une méfiance vis-à-vis de ce mode de paiement. Peur de se faire dévaliser. Chez Amazon, il n'y a pas le choix: vous devez payer avec une carte de crédit.

Tandis qu'avec iTunes (NDLE: plate-forme de téléchargement de Apple), vous devez enregistrer une carte sur Internet, mais vous pouvez aller dans n'importe quel Carrefour, Média Markt ou Colruyt pour acheter une carte de crédit de recharge (comme les cartes GSM prépayées). Colruyt vend parfois 4 cartes pour le prix de 3. Là, c'est un avantage incroyable, surtout pour les jeunes.  Ce qui serait bien, c'est d'implémenter OGONE, c'est la plate-forme européenne qui permet de payer par Home Banking via votre compte en banque directement. C'est comme si vous faisiez un virement.

Les américains sont des habitués des cartes de crédits. Ils sont passés du cash aux cartes de crédits. Nous on est passé par le chéquier avant. Ca n'a pas trop marché aux US, ils étaient plus méfiants.

ELBV: Donc, on va commencer à voir LIBOOK partout alors! Comment faites-vous pour vous faire connaître?

SP: Le marketing se fait surtout via les réseaux sociaux: on a un gars qui ne fait que ça (Frédéric).  Avec une plate-forme qui réunit tous nos comptes sur les médias sociaux: faceBook, Twitter, google+, etc... qui s'appelle HootSuite.  Cela nous sert surtout à créer des alertes et à cross-publier. Il faut être au taquet tout le temps et intervenir au bon moment.  On a remarqué que le meilleur moment pour intervenir était entre 10h et 12h. 

ELBV: Et comment plus précisément?

SP: On connait bien notre catalogue. Frédéric a fait des alertes et il intervient alors dans le débat.

Exemple, ils ont pénalisé la prostitution en France, ça a fait un tollé sur Twitter. Il est entré dans la discussion et à la fin du débat, quand la discussion tournait un peu court, que les gens commençaient à se traiter de noms d'oiseaux, il a lancé: "Avez-vous vu le livre de Catherine François? Il traite de ce sujet"   

ELBV: ça prend du temps!

SP: Si vous n'en faites qu'un, ça prend du temps, mais en fait, à force d'être rôdé, on attrappe des réflexes.

Un autre exemple, pour le moment, il y a un problème avec la Hongrie et la poussée du nationalisme. Dans notre catalogue, on a un auteur, Paul Magnette, qui a écrit sur le nationalisme en Europe. Le sujet correspond et en fonction du débat, on essaie de le placer. Ce n'est jamais du spam ou agressif. c'est toujours juste une proposition, c'est une participation marketing au forum.

Au début c'est difficile de se mettre dans les conversations mais si on a bien le catalogue en tête... On cherche les nouvelles conversations avec nos mots clés.

ELBV: Et au niveau marketing?

SP: Nous, on ne fait pas de conférence de presse. On propose une campagne marketing de 3 semaines. On accompagne l'auteur dans ses initiatives Facebook (en fait, on le fait pour lui). On le conseille pour pousser sa pub au bon endroit, on l'aide à faire sa revue ou on demande à des amis de faire des commentaires sur Amazon. On le guide mais on n'exécute pas réellement.C'est plus un support, un coaching. 

Comme on n'est pas nombreux, c'est moi qui fais ça.

Ce qu'on fait c'est deux heures par jour sur les médias sociaux pour eux.  Et ça c'est Frédéric qui s'en occupe.
Il y a aussi une personne qui s'occupe des covers et une qui prépare les fichiers pour les transférer sur Amazon et iBookStore.

ELBV: Merci beaucoup Stephan de nous avoir consacré tout ce précieux temps! Et peut-être à bientôt pour un autre sujet.

SP: Avec plaisir, je suis toujours intéressé de connaître la "communauté locale" de marchés similaires.

Hier, Stephan présentait LIBOOK au cafeN de Liège:

C'est fini ...

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