Ceux qui seront prêts... la suite

Remarque: pour ceux qui n'ont qu'une vague idée de ce qu'est un eBook, cliquez ICI.

ELBV:
Vous revenez du salon de Montréal. Comment ça se passe dans un salon du Livre "traditionnel" ?

SP:  Mal! En Francophonie, on se retrouve avec de gros éditeurs: Grasset, De Boeck, Gallimard et beaucoup de petits libraires, des librairies indépendantes qui font de l'édition en même temps.  

On est confronté à leurs réactions qui va de "Ca ne marchera pas, je n'y crois pas" à "Qu'est-ce qu'on va faire? C'est dégoûtant, vous allez manipuler les jeunes qui sont fanas de nouvelles technologies" . Certains en font leur cheval de bataille. Ils vont jusqu'à bloguer sur l'influence néfaste des médias qui poussent la tablette pour abrutir les masses.

Il y a comme ça beaucoup de petits éditeurs qui voient d’un très mauvais œil ce qu’on fait.  Dans leur esprit on est en train de les pousser dehors.  Alors que je soutiens que ça va prendre assez de temps pour que ces gens-là se retournent.  Les livres ça fait des millénaires qu’ils sont là.  Quand vous faites une évolution dans le domaine du CD ou du disque dur ou du streaming, c’est pas trop grave.  Les gens n'y sont pas trop attachés.  Mais ce n'est pas pareil pour le livre: il y a des gens dont le métier est d’être bibliothécaire, qui reniflent des vieux livres …..

ELBV: On est dans le faux débat eBook contre livre papier.

SP: Une fois qu'on a cassé ce stade-là, on passe au stade de la tarification.

ELBV: Le prix de l'eBook pour le consommateur

SP:  Il faut savoir que dans le prix d'un livre, 50% du prix concerne le matériau, l'emballage, la manutention, etc. Dans l'eBook ça disparaît et il est logique de penser que cet argent économisé par l'éditeur devrait revenir au lecteur. Il n'y a pas de raison que le consommateur paie les 50% d'emballage.

ELBV: Pour nous, il y a deux styles d'eBooks: la littérature et les eBooks d'information. Ces derniers promettent aux gens d'acquérir une compétence, d'augmenter leur niveau de vie, de se faire connaître, de résoudre leurs problèmes. Ils apportent une réelle valeur ajoutée aux lecteurs. Ils acceptent que ce bénéfice vaut le prix qu'ils paient. Ce sont ces eBooks que nous éditons.

SP: Il y a aussi la problématique des droits d'auteurs. Actuellement, l'auteur reçoit entre 8 et 15%, c'est une misère. Nous on voudrait qu'il touche dans les 30%.C'est déjà le cas chez Numériklivres, un partenaire québécois, Jean-François Gayrard. Il a été dans l'édition pendant 10 ans avant de passer au tout numérique. C'est ainsi qu'il ramène des auteurs dans sa maison d'édition.

ELBV: Chez nous, l'auteur touche entre 25 et 50% en fonction de la durée du droit d'exclusivité et la possibilité de proposer son produit en affiliation.

SP: C’est vrai ?  C’est sympa. Sur le prix de vente ou sur ce que vous touchez ?

ELBV: Sur le prix de vente hors TVA.

SP: Parce que c’est vous qui distribuez le livre…

ELBV: Oui

SP: Parce qu’il y a les frais d’édition en plus. Chez Amazon ils nous prennent 30%, si le prix de l'eBook est en-dessous de 9,99 € ; au-dessus c’est 35%.

La suite de l'interview la semaine prochaine...

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